
"On ne gagne pas contre une ville. Au mieux, on se fond en elle et on disparaît, homme des foules à l’existence précaire, capable de se démultiplier ou de s’effacer un moment des prompteurs de la surveillance en ligne en passant entre deux murs dans une zone de petites maisons, de ruelles décharnées peuplées de vélos morts, de carcasses de cartons, d’ombres d’hommes ivres et de spectres respectables qui tentent, sans doute en vain, de rassembler images, odeurs, trajets, visages, avant un improbable retour « at home » pour cause de mémoire sinistrée.
[…]
La nuit à Séoul, épuiser la nuit, s’épuiser dans la nuit et renaître au matin saisi par l’attente de revoir les néons enfin s’allumer."